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La bataille de Sidi-Brahim
27 octobre 2013

Un morceau de l'histoire de Djemmaa-Ghazaouet.

Sur les bords d'une petite rade ouverte à tous les vents, et voisine de la frontière marocaine, s'élevait, en 1845, quelques baraques d'assez piètre aspect ; c'était le poste naissant de Djemmaa-Ghazaouet.

Les Français avaient fait pour la première fois leur apparition sur ce point de la côte le 25 juin 1844 : c'était le maréchal Bugeaud lui-même, qui, avec un détachement pris dans la colonne opérant sur la frontière marocaine, était venu examiner le petit port qu'on lui avait signalé .

Le maréchal avait en deux jours, organisé à Djemmaa-Ghazaouet un magasin pouvant être approvisionné par mer et permettant de ravitailler nos troupes de la région (1). En rejoignant sa colonne, il écrivait, le 28 juin à l'un des généraux sous ses ordres (2), un billet au crayon dans lequel il exposait ainsi ses intentions.

Mon cher général....Je n'occupe pas Djemmaa-Ghazaouet, mais j'y ai fait un magasin sous la garde des Kabyles, J'ai formé également une milice de 100 hommes au caïd de Djemmaa et j 'ai nommé le caïd du port avec 600 francs de traitement ; le caïd de Nedroma est chargé des convois avec 1,200 francs de traitement et 10 cavaliers soldés.

Il n'y a la, entre la mer et les collines dénudées qui finissent en pente abrupte, qu'une étroite bande de terrain plat prolongeant vers l'intérieur des terres la rade en pente douce : cependant les collines présentent au milieu de leur demi cercle, une échancrure assez large qui laisse passer le cours d'eau de l'oued-Ghazouana. Ce ruisseau est semblable à tous ceux d 'Algérie : il déborde furieusement au moment des pluies, mais il roule qu'un mince filet d'eau pendant les chaleurs ; sa vallée riante et cultivée , remonte vers l'intérieur dans la direction de Nedroma : elle s'élargit et se rétrécit tour à tour sans jamais être bien spacieuse , et elle est assez encaissée aux abords de Djemmaa-Ghazaouet.

Isolé d'Oran par le massif des trara, le poste ne pouvait avoir avec le chef-lieu de la division que des communications irrégulières et incertaines. Djemmaa n'avait pas de port, les barques chargées d'aller de la terre au bateau, et inversement, ne pouvaient faire ce trajet quand les vagues étaient fortes, et le bateau lui même ne pouvait rester en rade, exposé aux assauts de la tempête . Par terre, il fallait tenir compte de l'insécurité, et la route qui passait par Lalla-Maghrinia et Tlemcem, à proximité de la frontière marocaine risquait d'être coupée dès qu'Abd el Kader aurait fait un mouvement en avant, ou dès que la moindre révolte se serait manifestée chez les tribus de la région.

L'organisation d'un tel poste ne pouvait être confiée qu'à un chef énergique, courageux, intelligent : La Moricière avait désigné le lieutenant-colonel Montagnac.


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