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La bataille de Sidi-Brahim
27 novembre 2013

Récit du carabinier Antoine

 

 Papiers de la famille ANTOINE (Copie de l'Original).

(30 septembre 1845)

Toutes les lettres que vous allez parcourir sont des correspondances officielle ou familiale, publiées après enquêtes du gouvernement français, se sont des souvenirs de personnes qui ont vécues cette grande histoire. Ces soldats rescapés de ce massacre se sont confiés à une commission d'enquête et au général Paul Azan d’où j'ai détacher leurs souvenirs et photos.

Le récit d'Antoine était écrit sur une grande feuille de papier demi-cartonné de 47 centimètres et demi de hauteur sur 31 centimètres et demi de largeur, d'une écriture droite et serrée.

Le style est celui d'un homme très peu lettré, qui ne comprend pas bien toutes les expressions qu'il a entendu employer autour de lui, mais qui a bonne mémoire et les a retenues. Il contient des détails précis, qui sont certainement exacts ; mais il renferme, par contre, des inexactitudes et des confusions qui sont relevés dans des notes. L'orthographe du document a été respectée ; mais pour aider le lecteur, la ponctuation a été légèrement modifiée, et certains mots essentiels, omis par ANTOINE ont été ajoutés entre crochets.

*********

1845. Sidi-Brahim. Massacre du 8e bataillon de chasseurs à pied et du 2e escadron de hussards dans les journées mémorables des 23, 24, 25 et 26 septembre. Afrique.

 

Le 1er août, par ordres du général Cavaignac, commandant la ville de Tlemcem, situé au sud (1),frontière du désert (2) à 32 lieues d'Oran, Froment-Coste, chef de bataillon, et Courby de Cognord, chef d'escadrons, à la tête de leurs troupes, se mirent en marche pour rejoindre la ville de Némours (3) à 22 lieues de cette première frontière du Maroc.

(1) cette expression« le sud », les troupiers désignent tous les postes qui sont loin des grands centres et les régions où il y a peu d'Européens.

(2)Tlemcen est dans le Tel, et loin de la « frontière du désert ». Le pays, de Tlemcen à Sebdon, est relativement riche ; mais, à partir de ce poste, il change d'aspect, ce sont les hauts plateaux,, la « mer d'alfa », comme disait les zouaves, et le poste d'El-Aricha est dénué de ressources. Il est vrai que la définition du « désert »change au fur et à mesure que nos troupes sont appelées à occuper des régions plus désolées...

(3)Cette expression « ville de Nemours prouve que le récit à été rédigé ou du moins remis au net après la date qui le termine (30 septembre1845). Djemmâa-Ghazaouet ne fut , en effet , érigée en commune de Nemours » que par une ordonnance signée le 4 décembre 1846, et promulguée le 31 décembre.

 Sur le bord de la mer [1]. Ces troupes furent sous les ordres du lieutenant-colonel Montagnac.

Abd-el-Kader, roi des Montagnes d'Afrique, gouverneur des arabes, était campé depuis longtemps à quelques lieus de là vers le Maroc, avec une populassion considérable de cavaliers et de Kabyles. Il prêchait la guerre sainte dans toutes les tribus de ces contrées, et de l'Algérie. Il envoyait des lettres revêtues de son sceau pour les remettre aux caïfs [2] et aux chefs des tribues afin de réunir des troupes, et désignait le jour d'une révolte pour assaillir nos colonnes expéditionnaire, détruir nos colons, et s'emparer des redoutes et des villes. Plusieurs chefs de tribues qui nous étaient soumis ne voulaient pas consentir aux demandes d'Abd el Kader ; ils étaient assaillis par ces troupes, où plusieurs fois deux ou trois compagnies avec la cavalerie portaient main forte à nos alliés. Les remerciements étaient faits de la part des kaïfs, que l'on ne doutaient pas de pareille trahison [3].

Le 21 septembre, dans l'après-midi, un chef allié vint à Némour demander au colonel toutes les troupes disponible pour secourir sa tribue [4]. Se trahissant [5] trompait entièrement la confiance de ces défenseurs, car tous les kaïfs et les chefs des environs, avec leurs Arabes appelés à la guerre sainte, accoururent en grand nombre, (et ils) s'allièrent sous l'étendard d'Abd el Kadère ; [ils] formaient [une armée] au nombre de 12.000 cavaliers et Kabyles. Les troupes de Némour avaient continuellement des vivres dans leur sac pour deux jours et leurs 60 cartouches en cas de départ.

Froment-Coste fit préparer 690 combattants(6) Courby de Cognord avec 60 cavaliers, à la tête de leurs troupes réunis sur la place. A 10 heures du soir, Demontagnac à la tête de ces troupes se dirigeat à la garde de Dieu sur l'espérance d'y chasser l'ennemi qui querellait les approches ; il suivit le bort de la mer dans la direction indiquée par le guide (7)

(1) C'est le 5 août et non le 1er août que le 8e bataillon d'Orléans quitta Tlemcen pour ce rendre à Djemmâa-Ghazaouet ; il était arrivé à ce poste le 8 août. Les hussards n'avaient pas fait route avec lui.

[2] Caïds

[3] C'est-à-dire : sans qu'on pût se douter de la trahison qu'ils allaient commettre.Tous ces détails, malgré la naïveté du style , sont parfaitement exacts. Antoine définit ainsi les menées d' Abd el Kader, sa propagande , l'intervention de nos troupes en faveur des tribus alliées.

(4) Il s'agit de Mohammed-el Trari ou d'un de ses envoyés ; Montagnac devait évidemment être renseigné par des Kabyles sur les événement de la région. Testard dit que les jours qui précédèrent l'expédition ils écrivirent à Montagnac.

(5) « Ce trahissant » , c'est à dire « ce Traite »

(6) Ce chiffre n'est pas exact, comme le prouvent toutes les pièces officielles et situation d'effectif ; il y avait seulement au départ 354 chasseurs d'Orléans et 69 hussard, en tout 423 hommes.

(7) Montagnac ne suivit pas le bord de la mer, mais le sentier allant vers Beraom ; comme il faisait nuit noir, il n'est pas étonnant qu' Antoine se soit trompé sur la direction prise ce soir-là.

 

En marche il fit fusiller deux Kabyles qui espionnaient l’approche de la colonne [1]

Le 22, à trois heures du matin, il fit une pose pour attendre le jour, les postes placés et les hommes prirent un peu de repos. Au point du jour, il parcouru lui-même les approches pour s'assurer du danger qu'il prévoyait déjà.

Pendant ce temps, les troupes firent le café. A sept heures, il fit demie tour par une route à gauche, et fit établir son bivouac à honze heure du matin vers le ruisseau d'In-brahim [2] ; Dans l'après-midi plusieurs, cavaliers ennemis querellaient les avants-postes, mais ils furent repoussés avec beaucoup d'effort.

Barral, colonel au 41e de ligne , commandait alors la redoute de la Magregnia, à 15 lieues de Tlemcen, rapprochée de celui-ci ; il parcourrait les environs avec un de ces bataillon, un bataillon de zouaves, un du 15e léger, le 10e bataillon de chasseurs, deux escadrons de cavalerie, et deux pièces de canons [3] dans l'après midi , il reçut une demande de Demontagnac de l'appuier au premier signal.

Barral se dirigeat dans la plaine avec ses deux colonne en rapprochant et attendait des ordres nouveaux. Demontagnac avait ordonné l'heur du départ ; un seul coup de clairon était le ralliement des postes, un deuxième l'heur du départ ; il se mit en marche à honze heure du soir et recommanda le plus grand silence. Deux coups de fusils ennemis furent tirés qui annoncèrent à leur chef le départ des Français.

Le 23, à trois heures du matin, Demontagnac forma son bivouac sur le ruisseau de Sidi-Brahim (4) et défendit d'allumer des feux. Au point du jour, il envoya un cavalier soumis pour remettre une lettre à Barral, lui disait de l’appuyer à l'instant. Ce cavalier fut arrêter, et solocité par ces compatriotes qui l'engagèrent à les suivres. Pendant ce temps, les troupes firent le café. A sept heures plusieurs cavaliers ennemis s'approchaient du camp. Demontagnac à la tête des hussards s'élança pour les repousser(5) ; l'adjudant major Dutertre à la tête de deux compagnies du 8e bataillon, sans sacs suivirent à grands pas pour soutenir le choc (6). L'ennemi fit demi tour sans résistance. Les hussards en tirailleurs chargaient les fuyards et portaient la mort à ces derniers (7).

[1] Ce détail est en effet rapporté par Testard dans ses '' Souvenirs d'un prisonniers''

[2] C'est le ruisseau de l'oued Taouli ; Antoine appelle In-Brahim cet endroit , que Courby de Cognord appelle Sidi-Brahim ; cette une erreur, commise par beaucoup d'autres, provenait d'une connaissance insuffisante du terrain, puisque Montagnac data bien sa lettre à Coffyn de l'oued Taouli ; mais pouvait il y avoir aussi un double nom, que le récit d'Antoine semble indiquer In-ibrahim, c'est-à-dire source Brahim, nom très naturel en cet endroit, qui n'est pas très éloigné de la koubba (mausolée) de Sidi-Brahim.

(3) Antoine augmente l'effectif de la colonne de Barral ; elle n'avait pas de Zouaves, mais seulement le 10e bataillon de chasseurs, un bataillon du 15e léger, 200 chasseurs d’Afrique et une section d'obusiers.

(4) Antoine met bien cette fois le ruisseau de Sidi-Brahim, tandis qu'il a parlé plus haut du ruisseau d'in-Brahim.

(5) Il serait plus exact de dire qu'il voulait les surprendre.

(6) Erreur : C'était le capitaine de Chagère, avec trois trois compagnies.

(7) Antoine veut dire sans doute : aux plus rapprochés d'entre eux.



Abd el Kader démasca ces Masses qui se multiplièrent et enveloppèrent nos cavaliers malgrés leurs efforts. Demontagnac fut blessé mortellement. Courby de Cognord fut prisonnier, le maréchal des logis Barbier et le chef Barbus et deux hussards ; tous le reste des cavaliers périrent sous les fers ennemis sans exception (1)Dutertre sur la hauteur dirigeait les efforts et les coups de ces soldats et prolongeait leurs morts.(2) Froment-Coste laissa la garde des bagages au capitaine de Géreaux et au lieutenant chappedelaine des carabinier. Lui à la tête de trois compagnies et une demie section de carabinier se préssipitèrent au secour de Dutertre [3]. mais bientôt enveloppée par l'ennemi , et furent forcée à défendre cette emplacement jusqu'à la dernière heure sans pouvoir se rejoindre. De Géreaux de son côté attendait sa mort et celle de ces soldats. Le carabinier Jélin [4] fit entendre au lieutenant qu'il fallait rejoindre le Marabout de Sidi-Brahim à trois quarts d'heurs de là. Bientôt six mulets furent chargés des principaux bagages. De Géreaux , Chappe de laine, Rosaguty, docteur laivy, interprète , montèrent à cheval et s'acheminèrent à grand pas à la tête de la compagnie pour gagner les retranchèrent ; plusieurs furent distrait par l'ennemi, au nombre de quatre-vingt en tout rentrèrent dans l'enceinte du marabout. Cette défense était un mure d'enceinte de 20 mètres toutes faces, un mètre d'auteur, deux entrées, deux figuiers près du marabout. Sous les ordres du lieutenant , les hommes s'occupaient de rétablir les murs, faire des créneaux, ils bouchèrent les entrées, et coupèrent bales en morceaux et en mirent en état de défense. Pendant ce ralliement au Marabout, les carabiniers Couard et Chayet [5] fuirent la compagnie et purent rejoindre Barral et lui annoncèrent la mort de tous leurs compagnons d'armes.

(1) Antoine exagère; D'après le journal des prisonniers, manuscrit tenu au jour le jour, Courby de Cognord se retrouve avec ses deux sous-officiers et 7 hussards; d'ailleurs, tous n'avaient pas été fait prisonniers au moment de la charge; le chef Barbut et le hussard (Maetz?)  ne furent pris qu'avec  les restes de la compagnie Burgard.

(2) Confusion. Antoine, étant au camp de Sidi-Moussa, ne compris pas exactement les récits qui lui furent fait par la suite. Il veut parler par là ,de Courby de Cognord et de la défense du piton. Dutertre avait pris le commendement de la compagnie Burgard après la mort de Froment-Coste, et prolongea en effet la résistance de cette compagnie sur un mamelon inférieur.

(3) Nouvelle confusion, entre le premier départ des trois compagnies parties avec de Chargère en même temps que les hussards, et la compagnie Burgard partie avec Froment-Coste au secours de Courby de Cognord.

(4) Aucun carabinier nommé jélin ne figure sur le registre matricule du 8e bataillon d'Orléans à cette époque. Il y avait bien un Gélin Laurent, au numéro de matricule 525, à ce moment là en Afrique, mais il n'était pas au combat de Sidi-Brahim. Peut-être s'agit-il de Gibelin françois au numéro de matricule 1326 ou Jubelin Antoine, numéro de matricule 1080, portés tous les deux comme disparus dans l'affaire; il ne s'agit pas de Julien, numéro de matricule 1331, qui fut d'après l'état de Courby de Cognord pris avec les restes de la compagnie de Chargère.

(5) Cohard louis, de Goncelin et Caillé André, de Varaise (Charente-Infèrieur), d'après les registres matricules de l'époque.

 

Aussitôt Barral ce mit en marche avec sa colonne pour rejoindre Lamagregnia.(1)Les troupes ont traverser l'eau ; le ont de la Mouilla, celui de la Taffna.L'hiser et celui du Rios-Salados avaient été brûlées par l'ennemi,(2) Barral repris sa place dans la bataille (3) Froment-Coste et Dutertre dirigeaient eux-même les efforts de leurs soldats (4) mais malgrés leurs courage héroïque, ils ne purent soutenir les positions ; ils purent soutenir les positions, ils firent cependant rempart des assaillants qu'au nombre de 2.000 entre les deux(avec) l'émir (5) couvraient le camp de bataille.Leurs cartouches épuisées, mais la baïonnette meurtrissaient les rapprochées (7); Froment-Coste, Dutertre, Larasaye , lieutenant, Thomas adjudant et au nombre de 80 furent prisonniers(8) Dans le nombre plusieurs blessés priaient leurs camarades de les exécuter. Les Arabes redoublèrent leurs efforts ; leurs burnous rougis de sang(ils) frappaient sans relâche sur nos frères, où le reste succombèrent en héros, sous les fers ennemis, jusqu'au dernier (9). Après ce crime, Abd el Kader fit rallier ces troupes et vint près du marabout ; il envoya deux lettres en deux fois par un Kabyle, fixé(es) à un roseau, adressé(es) à de Géreaux, et lui disait de se rendre avec ces hommes, lui rappelait qu'il n'avait plus de vivre , ni eau, et pa de munition. La lecture (fut) faite par l'interprète ; nos soldats écoutaient attentivement les propositions, mais sollicité par chappedelaine qui engageait à défendre l'emplacement, les réponses furent renvoyer par le même parlementaire, disait à l’Émir que tous les secours étaient au marabout ; une troisième fut renvoyer par le même Kabyle, on chassa l'Arabe ; et Dutertre criait qui falait mieux mourir que de ce livrer entre les mains des boureaux ; vraiment leurs bernoux ensenglantés démontraient en eux les martyres de nos frères. (10)

(1) Lalla-Magrihnia. Tous ces détails sont parfaitement exacts.

(2) Antoine veut dire que les troupes ont passés à gué, parce que les ponts avaient été brûlés. Il est parfaitement excact que les ponts de la Mouila, de la Tafna, de l'sser et de Rio-Solado furent brûlés par les insurgés, mais il semble que ce soit un peu plus tard ; Lamoricière raconte ce fait dans une lettre du 22 octobre.

(3) Expression par laquelle Antoine veut dire que Barral avait regagné Lalla-Magrihnia, son centre d'opération, et poste dont il avait la garde.

(4) Antoine revient en arrière; il s'agit maintenant de la défense de la compagnie Burgard.

(5) Expression pittoresque, faisant partie du vocabulaire des troupiers de l'époque; elle signifie; " s'entourer d'un monceau de morts ennemis, comme d'un rampart.

(6) passage peu compréhensible; " entre les deux signifie, à peu près, environ"; et la phrase veut dire sans doute que les soldats de l'Emir couvraient la plaine au nombre de 2000 environ.

(7) Ce terme revient pour la seconde fois (voir plus haut); il parait vouloir dire encore ici les ennemis les plus raprochés, ceux à qui on avait le plus directement affaire.

(8) Froment-Coste avait été tué; les autre furent pris en effet.

(9) Antoine résume ainsi les résistances des différents groupes et les massacres successifs.

(10) Ainsi, le kabyle apporta par trois fois une sommation. QAuand à Dutertre, il vint bien déclarer que mieux valait mourir que de ce rendre, mais on ne saurait dire, d'après le récit d'Antoine, à quel moment; il semble que ce serait après la troisième sommations

Abd el Kader fit placer ces troupes qui enveloppèrent aussitôt ce retranchement ; une charge acharnée par l'ennemi commençât aussitôt pour entré dans l’enceinte assaillir ces réfugies. Chappedelaine dirigeait lui même les efforts des délaissées ; assis au pied de leur créneaux avec leurs bales coupées en plusieurs morceaux, ils firent rempart des assaillants sans y être atteint eux même. Trois charges furent lancées avec opiniâtretés, mais le sang froid et l'énergie de ces courageux héroïques terrassaient ces meurtriers qu'au nombre de 1.000 couvraient les abords du retranchement (1). Abd el Kader établit (?) sept poste de 50 hommes chaque pour garder ces retranchements (2) pour punir la parole de Dutertre, il lui fit trancher la tête ; ces yeux et sa bouche ensanglanté, elle fut élevée de nos côtés par un kabyle qui ralliait le courage de nos Français; mais pour punir ce barbare, quatre coups de feux furent tirer sur lui, et ont le tua sur le champ.(3)

Le carabinier Rapin (avait) fuy (à) l'approche du Marabout, et Rejoigny Némour ; (il) prévena le capitaine (4) que ces camarades avaient besoins de secours dans le lieu ou ils étaient. Tous les hommes disponible de la redoute ce mirent en marche conduisant un convoi au lieu indiqué, mais bientôt assaillis par les masses ennemis, furent forcés de faire demi tour pour rejoindre ces retranchements, et se préparèrent à une attaque acharnée.(5)

Abd el Kader fit attaquer Némour , mais repoussé par les forts(6) renonçat à la charge et du se battre contre la colonne de Cavaignac qui était campée vers la Taffna où il fut forcé de rejoindre Tlemcen pour ravitailler des vivres et des munitions et reprit le chemin de la Magregnia (7)

Le 24, la journée et la nuit s'écoulèrent avec peine ; les postes ennemis se rapprochèrent de plus en plus pour rentrer dans l'enceintre : mais repousser par les factionnaires, (ils) ne purent réussir.

(1) il s'agit du grand assaut qui fut donné au marabout.

(2 ) Ces postes furent placés quand Abd el Kader se retira sur l'oued Taouli pour y camper ; sept postes de 50 hommes font 350 hommes ; c'est le total indiqué aussi par les autre narrateur pour les trois autres laissés le lendemain 24 par l’Émir, quand il partit pour Nedroma

( trois postes de 150 hommes).

3) Détail précieux sur la mort de Dutertre.

(4) Coffyn.

(5) Ce n'est pas sur les renseignements donné par Rapin que la sortie eut lieu ; C'est à la suite de la fusillade entendue de Djemmâa, et des renseignements donnés par des Arabes sur la situation critique de Montagnac.

Les derniers mots sont inexact ; la garnison de Djemmâa-Ghazaouet ne se prépara pas à une « attaque acharnée », mais à une « défense acharnée ; » elle se mit en mesure de résister à une attaque acharnée des Arabes.

(6) Erreur. Abd el Kader eut un moment l'intention Djemmâa-Ghazaouet, mais il renonça à ce projet.

(7) Toute la fin de la phrase (« où il fut forcé ») …,etc.) s'applique à Cavaignac, et non à Abd el Kader.

      Dans la journée les fusillades cessères, on se battaient à coups de pierres.Trois mouchoirs furent assemblés formant un drapeau. Le carabinier Strapony (1) le fixa à un roseau et pu le pointer sur le marabout ; une masse de coups de fusils fut dirigé sur lui sans pouvoir l'atteindre. Dans la soirée, le caporal Rossignol (2) tua le chef des postes. La nuit se passat en attente.

Le 25. L'ennemi demanda pour entérer leurs morts qui couvraient les surfaces des murs. Les Arabes voulaient vendre de l'eau et des vivres, mais le capitaine et le lieutenant refusèrent tous services, malgré que ces (ses) hommes étaient sans vivres et sans alliment, ils buvaient leurs urines et mangeaient les feuilles d'herbage qui étaient dans le marabout.

Sous la demande de Géreaux, un cavalier arabe porta une lettre à Barral lui disait sa position et demandat des secours ; mais (quoique) la lettre(fût) revetue du sceau de Montagnac, et sous les ordres de Barral le cavalier reçu 25 coups de bâtons et (Barral ) le le renvoyat pour s'assurer de la position de Géreaux (3) le cavalier revint au Marabout recevoir dix francs qui lui était promis, mais il ne voulu recommencer crainte de pareil traitement. Dans la soirée, un chef arabe proposait au capitaine de le sauver de ces délaissées et les conduire à Nèmour où à la Magregnia, mais traissait encore sa fausse promesse, puisqu'il fit rapprocher ces postes qui se multiplièrent, et manquat l'eur du départ qu'il avait donné pour huit heure du soir.

Le 26 au matin le départ fut ordonné, les hommes avaient coupés plusieurs blase et ils étaient en état de défense. 20 hommes furent commandés pour partir en avant, 20 en arrière et 15 sur chaque fasse. A six heures, de Géreaux frappa sur un livre ; au même ainstant les murs furent franchis, on courut à la bayonnette sur le poste le plus rapprochée , et malgré une plui de coup de fusil l'ennemi ne blessa qu'un homme. L'ennemi criait à haute voix, les postes furent bientôt réunis et poursuivaient le carré. Les hommes formés en tirailleurs défendaient l'approche de l'ennemi. De Géreaux avec ces hommes se croyaient sauver, ils formèrent un drapeau et en défendant le carré ils chantaient le champ de départ. (5)

(1) Pour ces petits détail , Antoine est très précis ; le carabinier dont il parle était son camarade , il le connaissait bien ; il n'y a donc pas pas à douter de ce qu'il avance. On trouve d'ailleurs au registre matricule du bataillon le nom de Stapponi (Joseph), sous le numéro de matricule 1591. On a souvent attribué ce trait à Lavayssière seul parce que Stapponi était mort dans la retraite vers Djemmâa, et que nul n'avait intérêt à honorer la mémoire de l'humble carabinier.

(2) Au registre matricule, on trouve bien Rosignol (Antoine-Marie), numéro matricule 1901, caporal de carabinier, tué en septembre 1845.

(3) Voici ce que veut dire Antoine : La lettre était revêtue du sceau de Montagnac, qui avait dû rester dans ses bagages, sur un des mulets amenés dans le marabout. M. de Barral avait été informé, par deux carabiniers échappés, de la mort de Montagnac et du Massacre de la colonne ; il crut donc à une supercherie des Arabes, destinée à l'attirer dans une embuscade et fit bâtonner le cavalier porteur du message ; néanmoins, comme des doutes restaient dans son esprit, il renvoya l'émissaire aux nouvelles.

(4) Lui et ses délaissés.

(5) Voilà un détail pittoresque qui montre bien ce qu'est le soldat français en des circonstances aussi graves ; les soldats de Géreaux chantaient le champ du Départ !

Mais bientôt plusieurs cavaliers s’élancèrent sur le carré ou il fallut abandonné le drapeau et redoubler de courage pour défendre le choc. Aussitôt arrivé sur les hauteur du ravin de Némour, le capitaine fit une pose pour donner alaine à ses hommes; il se remit en marche ; en décendant les ravins, les rochers lancés par l'ennemi donna mort à plusieurs.

De Géreaux gagna les jardins ; mais les Arabes étaient multipliés, plus de mille fondirent comme des lyon (et) portaient la mort dans les rends. Le carré formé, les cartouches épuisés, mais faisaient toujours grands efforts à la bayonnette ; plus de 200 ennemi couvraient le champ de bataille.

L'ennemi multipliait ces (ses) masses ; Rosaguty, interprète et environ 45 hommes parsemés sur le champ ; l'interprète prisonnier, plus de cgef que le caporal Lavayssière, qui avait encore son arme, tous les reste étaient désarmés. Il fallait regagner Némour à grand pas, mais toujours dans la mêlée de l 'ennemi qui achevaient sans pitié ceux qui tombaient sous leurs fers. Arrivé à 1.500 mètres du fort, par des signaux et des hauts cris qu'ils firent entendre pris dans la mêlée de l 'ennemi et ne purent se déprendre que par deux coups de canons qui furent tirés sur la démêlée. Les colons et les hommes disponibles sortirent du fort pour secourir les débrits. Treize seulement rentrèrent à Jemma. Les noms sont : Lavaissière, Delfieux, Séguier, Laparat, Antoine, Michel, Langevin, Trécy, Médail, Raymond, Langlais, et le hussard Laivy(1). Ces noms méritent d'être conservés dans les anales militaires.

Le onze octobre, Lamorissière et Cavaignac vinrent avec leurs colonnes établir leur camp sur la hauteur de Jemma . Lavaissière fut nommé sous-officier et ces 12 compagnons furent nommé caporaux, ordre ministériel de M. Lamoricière. Les quatre premiers furent nommés chevalier de la Légion d'honneur au mois de novembre et les neuf autres reçurent la même récompense au 21 août 1846. Lamorissière fit ramasser les débrits et les ossements de nos braves qui furent enterrés à Jemma. La garnison déchargeat leurs armes disant adieux à ces braves d'Orléans.

(1) Seize hommes et non treize revinrent à Djemmâa, mais deux moururent aussitôt d'épuisement et d'émotion : le carabinier Audebert et le caporal Jean-Pierre ; Antoine ne les nomme pas, et ne cite d'ailleurs que douze noms ; ceux qu'il oublie sont le carabinier Léger, mort en 1901 dans la Nièvre, et le carabinier Fert, qui mourut le 19 janvier 1846à l'hôpital de Tlemcen ; enfin il à confondu le nom du hussard Natali, qu'il connaissait peu, avec celui de l'interprète Lévy, à cause de la terminaison sans doute. L'orthographe de la plupart des noms est d'ailleurs incorrecte.

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