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La bataille de Sidi-Brahim
13 novembre 2013

Récit du sergent Lavayssière

  

 

 

 ( combat dans le marabout)

 

Récit publié par l’Écho, d'Oran , du 4 octobre 1845 ; reproduit par la Presse le journal des débats, le constitutionnel du vendredi 17 octobre 1845.(Ce récit à servi de base à presque tous les ouvrages.) dont SIDI-BRAHIM, paru dans Gallica Bnf

Numérisé par l'auteur de ce blog.

531_001[2)

 

La Presse (n° 3458 du vendredi 17 octobre 1845 s'exprime ainsi : l’Écho d'Oran diffuse la relation suivante du siège soutenu dans le marabout de Sidi-Brahim, par les 77 hommes qui avait échappé au désastre de la colonel Montagnac. Cette relation a été écrite sous la dictée du caporal Lavayssière, l'un des 16 qui ont été recueillis par la division de Djemmaa.

 

Il ne restait plus de notre beau bataillon que 83 hommes sous les ordres du capitaine de Géreaux et du lieutenant Chappedelaine, laissés à la garde pendant l'action en cours. Le docteur Rosaguti et l'interprète Lévy si trouvait également. Le capitaine de Géreaux, voyant tout perdu, songea à mettre sa troupe à couvert et se dirigea sur le marabout de Sidi-Brahim , à un quart d'heure sur la droite. Sa retraite ne se fit pas sans combat ; il perdit cinq hommes. La porte du marabout était très basse (1), les hommes escaladèrent les murailles ; une partie des bêtes de somme put entrer dans la cour qui présentait un carré contenant vingt hommes sur chaque. Chaque homme avait quatre paquets de cartouches, et comme on avait ils avaient abandonné les sacs, il y avait peu de vivres. Il était onze heures du matin.

Le capitaine me fit monter (Lavayssière) sur le marabout, au milieu des balles ennemies, pour planter un drapeau formé de la ceinture rouge de M.Chappedelaine et de mon mouchoir bleu. (2) Ce drapeau devait avertir la colonne du colonel Barral que l'on savait à trois lieue. Je descendis, puis je remontait avec une lunette, et regardai dans la campagne sans rien voir arrivé. Bientôt le marabout fut entouré par la cavalerie ennemie. Abd el Kader envoya un prisonnier (3) sommer M. de Géreaux de se rendre ; Ils répondirent qu'ils ne le voulait pas. Abd el Kader fit écrire une lettre par un de ses chefs, et la fit porter par un cavalier arabe qu'ils laissèrent approcher après l'avoir fait descendre de cheval. La lettre disait que s'ils ne se rendait pas l’Émir ferait couper la tête à tout le monde. Le capitaine de Géreaux répondit que les français mourraient, mais qu'ils ne se rendaient pas. Une deuxième lettre fut apportée ; elle avait été écrite par l'adjudant Thomas, fait prisonnier. Il disait qu'ils étaient 82 prisonniers, au nombre desquels se trouvaient quatre clairons et M. Larrazet. Abd el Kader lui faisait dire que si les Français ne sqe rendait pas, il les aurait plus tard. Ils firent la même réponse. Enfin une troisième lettre écrite en arabe fut apportée ; elle disait la même chose, et M. de Géreaux répondit encore que les français se battraient jusqu'à la fin, et que si l'ennemi voulait, il n'avait qu'à commencer ; ils étaient prêts et bien résolus jusqu'au dernier.

Cette réponse fut à peine reçue que le le feu commença sur les quatre faces ; le mur était haut de quatre pieds (1m22). Le feu et le jet de pierres durèrent plus de 2 heures ; ils se battirent à bout portant Abd el Kader se retira et alla camper à cinq minutes du marabout. Il était alors deux heures. Jusqu'à -là il n'y avait eu que le sergent Steyert de blessé à la joue droite. Ils anéantissaient beaucoup de monde,. L'attaque recommença de la part des kabyles ,à coups de fusils et à coups de pierres. La nuit ils tirèrent peu. Le lendemain 24, à dix heures, Abd el Kader revint avec ses cavaliers et ses fantassins. Il tint sa cavalerie éloignée et fit attaquer par son infanterie.

Ils avaient passé la nuit à faire des demi-créneaux aux murs, et ils avaient également coupé leurs balles en quatre ou en six. Ils se battirent constamment jusqu'au lendemain deux heures de l'après-midi : alors Abd el Kader fit sonner la marche de la cavalerie par un de nos clairons prisonnier qui était le plus fort. L’Émir ne laissa autour du marabout que trois postes d'observations de 150 hommes chacun, composé des Ouled-Djennane, des Souhalia et des Msirda.

A la fin du troisième jour (5), nous commencions à avoir faim et soif ; nous avions été réduit à boire de l'urine mêlée avec de l'eau de vie et de l'absinthe. On fit le complot de partir dans la nuit ; mais comme les factionnaires s'étaient rapprochés et postés de six pas, nous cru devoir rester la nuit. Les arabes nous disais que si nous voulions, ils nous donnerais de l'eau à boire et bien des galettes à manger. A sept heures on s'est préparé à partir : nous avons franchi le rempart, les officiers en tête, pour courir sur le premier poste à la baïonnette, et nous l'avons enlevé de suite. Trois fonctionnaires eurent seulement le temps de tirer. La colonne se mit en marche en carré de tirailleurs, elle reçu très peu de de coups de fusil, les hommes étaient très faibles et très fatigués. Elle marcha jusqu'au vis à vis du village des Ouled-Ziri, de l'autre côté du ravin, sans avoir plus de quatre blesses. Arrivé à la pointe du plateau, on a formé on a formé le carré pour se reposer et nous avons vu alors les Ouled-Ziri sortir de leurs demeures avec leurs fusils et descendre dans le ravin. Les gens de Sidi-Hamar et des autres villages environnants descendaient aussi dans le ravin pour nous couper la route

Ils avaient été prévenu par deux cavaliers. Il était plus de huit heures, nous étion pressés en queue par 2.000 kabyles et on a pensé que le plus sur moyen était de fondre par la ligne la plus courte sur les Arabes qui nous barraient la route. On descendit , toujours en gardant la même formation ; au milieu du ravin on reforma le carré, et y eut beaucoup des nôtres de tués.

Les Arabes pouvaient tirer sur nous à loisirs et de tout côté, nous avions épuisés nos dernières cartouches. Enfin nous gagnons le bas du ravin et on forma un troisième carré dans les figuiers ; nous n'étions plus que 40 hommes, notre brave lieutenant Chappedelaine, avait été tué au entre le deuxième et le troisième carré ; au milieu du dernier était encore debout le capitaine, le chirurgien et l'interprète. Les Arabes étaient tellement nombreux qu'une tuerie général allait avoir lieu. Alors nous ne prenant conseil que de notre désespoir et résolus à vendre chèrement notre vie, après nous êtes encouragés et dit un dernier adieu nous nous précipitions sur les Arabes à la baïonnette , nos officiers toujours en tête. Dix ont pu se faire jour et être recueillis bientôt par la garnison de Djemmaa qui se trouvait fermés. Tous était désarmés ; seul j'avais conservé ma carabine . Deux sont tombés morts d'épuisement en arrivant les trois autres dans les hôpitaux d'Oran.

Tous les survivants de ces trois jours de terrible combat, nous fûmes décorés.

Le Prince royal , pour être rentré avec mon armes, et avoir sous les balles planté le drapeau sur le marabout de Sidi-Brahim, me fit don d'une magnifique carabine d'honneur, sur laquelle se trouve écrit : « Donné par le prince royal au caporal Lavayssière. Sidi-Brahim, septembre 1845. »

 

Le caporal Lavayssière avait été, en effet, décoré, nommé sergent et armé d'une carabine d'honneur par le prince royal, après le combat de Sidi-Brahim.

Cette carabine avait été envoyée au 8e bataillon de chasseurs et à l'Exposition universelle de 1900, où elle a figuré dans les souvenirs rétrospectifs de l'Armée. Elle est actuellement entre les mains (1) d'une fille de Lavayssière.

Lavayssière, originaire de Figeac (Lot), s'y retira et accepta l'emploi d'éclusier sur le Lot. Menacé de perdre la vue, il fut admis à l'Hospice des Quinze-Vingts, à Paris. Il y est mort le 4 juillet 1892

(2)Cette carabine est actuellement au Musée de l'Empéri, à Salon-de-Provence (inauguré le ). Ce Musée à crée pour mettre en valeur l'exceptionnelle collection de souvenir historiques et militaires de Raoul et Jean Brunon. Dans une vitrine, trois événements des années 1843 à 1845 retiennent l'intérêt de la vitrine suivante : la prise de la smalah d'Abd el-Kader, la bataille de l'Isly et le combat de Sidi-Brahim. La pièce la plus intéressante est la carabine d'honneur offerte par le duc d'Orléans au caporal Lavayssière, du 8e bataillon de chasseurs d'Orléans, seul survivant du combat de Sidi-Brahim qui soit revenu avec son arme.

(1) Les lettres d'Antoine, de Michel et la lettre du sergent Lavayssière avaient été communiqués à l'auteur par M. Anceaume, neveu du Capitaine Dutertre.

 (1) Il s'agit de la porte de l'enceinte en pierre, et c'est « étroite » qu'il faut lire. Le journaliste, croyant qu'il s'agissait de la porte de la Koubba, a mis « basse ».

(2) Lavayssière ne parle pas dans ce récit de la couleur blanche du drapeau.

(3) Lavayssière, ne parle pas de Dutertre, il en parlera plus tard dans un autre récit disons plus modérer.

(4) (Il venait déjà de faire massacré les trois-quart des chasseurs et hussards dans les combats du Kerkour

  1. Le 25 septembre au soir.

 

 

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T
ont dit que lavayssiere est tombe au village de lavayssiere et ce vrait
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