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La bataille de Sidi-Brahim
10 novembre 2013

Le Lieutenant-colonel MONTAGNAC

 

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Le maréchal Bugeaud, qui avait tout d'abord formé le projet de faire occuper ce point par des troupes françaises

La lettre arrivait un peu tard , les travaux commencés ne pouvaient être abandonnés, et La Moricière tenait d'ailleurs personnellement à ce qu'ils fussent poursuivis. La position de Djemmàa-Ghazaouet n'offrant cependant ni l'espoir d'un développement futur, ni l'assurance d'une sécurité complète. (2)

L'organisation du poste de Djemmaa-Ggazaouet ne pouvait être confiée qu'à un chef énergique, courageux, intelligent; La Moricière avait désigné le lieutenant-colonel de Montagnac.

Cet officier, âgé seulement de 42 ans, était l'un des plus brillants de l'armée d'Afrique. Estimé de ses chef, aimé de ses camarades , il imposait le respect à ses soldats par son intelligence , son énergie et sa fière allure, Le colonel avait aussi une voix de stentor, les traits du visage fortement accentués, la moustache épaisse , le front large, le regard intelligent et sévère ; d'une taille imposante, sa tête s'élevait , de même que celle de Kléber, au dessus des rangs, comme un drapeau, D'une instruction profonde et variée, sobre, de meurs simples et antiques, s'occupant beaucoup du bien-être matériel des autres, sans aucun souci du sien, il n'avait étant officier supérieur, en expédition qu' une simple tente abri, ainsi que le dernier des soldats, et comme l'avais dit un prince, le duc de Nemours : « Nul officier n'était plus brave ni plus intelligent. Montagnac était grand, cinq pieds six pouces (1,68 cm) environ, maigre avec des grands yeux bleus exprimant l’énergie de son âme et en même temps la bonté ; il avait de fortes moustaches qu'il portait longues. Il était d'une grande force corporelle, s'étant toujours exercé à la marche, à l'équitation et à l'escrime. Il ,montait à cheval comme peu d'officiers de cavalerie ; il était de première force à l'épée, tirait très bien le pistolet et le fusil et était un chasseur infatigable et très adroit ; il lui était déjà arrivé plusieurs fois, lorsqu'il étai capitaine au 1er de ligne, de nourrir sa compagnie avec le gibier qu'il tuait. Il dessinait et peignait également d'une manière fort remarquable. Lorsqu'il était en garnison en France, jusqu'au grade de capitaine, il prenait tous les ans un congé de trois mois pour venir travailler dans l'atelier de Charlet (Nicolas-Toussaint Charlet), dont il était un des meilleurs élèves.Il aurait pu gagner sa vie avec son pinceau, à ce que disait son maître ; mais jamais il n'a fait commerce de son talent. Il n'avait pas de fortune et comme, en semestre (2), il n'avait que la demi-solde, il partait de son régiment pour venir à Paris, à pied, portant sur le dos un sac dans lequel il mettait son mince bagage, en pantalon de toile , blouse et guêtres.Il vivait de privations pendant ce temps, mais il était heureux.

Sorti de l'école de Saint-Cyr en 1821, Montagnac avait fait avec le 1er régiment de ligne les campagnes de 1823, 1824 et 1836 en Espagne : nommée lieutenant en 1827, puis capitaine en 1836 au même régiment, il était parti l'année suivante avec lui pour l'Afrique. Depuis cette époque, il s'était distingé à plusieurs reprises ; mis à l'ordre de l'armée le 26 juillet 1840 par le maréchal Vallé pour sa belle conduite dans la longue et brillante campagne de Médéa. Promu chef de bataillon le 18 juillet 1841, il est affecté au 61e de ligne. Proposé pour le grade de lieutenant-colonel dès le 18 mai de de cette année , il n'avait pu être nommé immédiatement parce qu'il n'avait pas trois ans de grande, mais il l'avait été le 10 mars 1841.

Un des meilleurs amis, le commandant d'Exéa (3) à laissé de lui, dans ses mémoires, un portrait fort détaillé : « Montagnac, dit-il , était un vrai type de gentilhomme, de soldat, d'artiste. Je n'ai pas connu , dans toute ma carrière, d'officier plus complet que lui : s'il n'avait pas été tué dans le premier assaut du Kerkour, il serait certainement devenu maréchal. Je n'ai vu aucun officier d'Afrique qui fut à sa hauteur ».

 1) Le petit village que les pièces officielles désignent aujourd'hui sous le nom de « Nemours », ou même de « ville de Nemours », n'a qu'une importance très secondaire et ne pouvait pas prendre extension dans l'avenir?Il n'y a là (1902) qu'une redoute avec caserne, quelques baraques constituant des logements pour les officiers et un hôpital pour la troupe, et quelques maisons alignées sur deux rue parallèles. Mais dans ces solitudes dénudées, tout prend des proportions inattendues aux yeux des colons : le moindre taillis devient une « forte » forêt , la moindre agglomération devient « une ville ».

(2) Un grand nombre d'officiers obtenaient chaque année sur leur demande , un congé de semestre ; il datait du 1er octobre ou du lendemain de la revue d'inspection, si elle n'avait pu être passé avant cette époque, et expirait le 1er avril.La délivrance des semestres était réglée par l'instruction du 18 juillet 1821.

  1. le commandant d'Exéa devint général et fut autorisé, en 1876, à s'appeler d'Exéa-Doumere. Il commanda en 1870 le 3e corps de la 2e armée de la défense de Paris, et fut mis en disponibilité en 1872. Il mourut au château Ladevèze (Gers) en février 1902. On trouvera sur lui de nombreux détails dans le cours de ce récit.

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